Texte 3 et 4 : Sur l'amour


 Sur l'amour


"La lettre d'amour" de Dominique Amendola

Texte 1


L’amour peut être un mélange de douceur et d’amertume, comme quand le lecteur découvre le destin de Tristan et Iseult. Un amour simple, à l’eau de rose mais dont la fin laisse une cicatrice qui ne se referme jamais.
L’amour peut aussi être destructeur. La personne se jette alors dans une passion fougueuse sans en connaître les conséquences, ou préférant simplement les ignorer et risquer tout pour l’être adoré. Ce sentiment brûlera l’âme des deux amants telle une lettre qu’on jette dans une cheminée et qui se transforme en cendres en un clin d’œil.
L’amour peut aussi être inexpliqué. Une force subie, une punition pour rappeler à l’individu sa mortalité, son péché ainsi que ses imperfections. Phèdre n’a pas choisi d’aimer son beau-fils. Et pourtant, elle en souffrira jusqu'à son dernier souffle.
Des fois, l’amour est également interdit, immoral, criminel. Il s’agit d’une image et d’un fantasme défiguré, comme un reflet dans un miroir brisé. Humbert Humbert, personnage de Lolita, brûle d’une obsession maladive pour une fille de 12 ans. Il ne l’aime pas. Elle est uniquement une représentation d’un désir inassouvi, une obsession destructive, un péché plus qu’interdit. Peut-on parler d’amour ? Ce sentiment d’affection mêlé au danger et au crime, est-ce de l’amour ?

Texte 2

Personnage X : Ah ! je souhaite tellement rencontrer l’amour de ma vie, et enfin partager mon quotidien, mes secrets, mes angoisses avec la personne que j’aime. L’amour est un sentiment si puissant, si profond, n’est-ce pas ? Tu n’arrives même pas à mettre des mots sur ce que tu ressens. Tu reste sans voix, ne sentant aucune logique dans ce que tu ressens. Il n’y a rien de plus magique que de découvrir le regard affectueux de la personne qu’on adore se poser sur nous. On sent qu’on existe, qu’on est désiré, qu’on est là, traversant l’esprit de quelqu'un, lui hantant ses nuits. On fait battre son cœur, on est la source de son bonheur. C’est magique, pas vrai ?

Personnage Y : Non. L’amour est une arme à double tranchant. La majorité du temps, les gens oublient cela. Ils ne préfèrent regarder que le côté idyllique, utopique. Ils préfèrent rêver que de connaître les conséquences destructrices de ce sentiment qui se révèle, des fois, fatal. Je ne suis pas comme toi. Je ne souhaite pas voir ma vie totalement chamboulée par un autre être humain. C’est trop dangereux et je n’ai, ni le temps, ni l’envie de plonger dans un roman à l’eau de rose. Je suis trop réaliste, et les gens voient en cela une forme intense de pessimisme. Est-ce le cas ? Je ne sais pas. Le problème ne réside pas dans l’état même de solitude. C’est le fait de se comparer aux autres et de voir en sa solitude une situation misérable et de constante tristesse qui pousse la personne à s’échapper de sa solitude. Je préfère consacrer mes nuits blanches, les battements de mon cœur, mon énergie à d’autres choses. Quelles choses ? Je ne sais pas. Les gens oublient le côté obscur et mortel de l’amour. Certaines personnes ne se remettent jamais d’une rupture et ont du mal à se relever et à reprendre le chemin de leur vie seules. Pourquoi partager son bonheur et ses angoisses avec autrui ? Ecris-les. Penche-toi sur ce qui te rend heureux ou malheureux et apprends à te connaître. Les individus oublient de s’aimer en premier avant d’en aimer d’autres. Ils n’existent alors qu’à travers le regard de la personne désirée. Ils sont une imagine, un reflet, mais jamais leur propre réalité. Qui sont-ils vraiment ? Je ne sais pas.

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