"Lolita" de Vladimir Nabokov
"Lolita" de Vladimir Nabokov
Citation favorite: Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta: le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta. (Editions Gallimard/Folio; Page 31)
Au niveau poétique ou stylistique, ce livre est génial. Moralement parlant, ce roman est une horreur.
Lolita est un roman qui se présente sous forme de confession. Humbert Humbert y raconte sa vie ainsi que son amour obsessionnel pour une fillette, nommée Dolores Haze, que le protagoniste préfère appeler "Lolita". Le narrateur va se focaliser sur la relation pédophile qu'il a avec Lolita. En effet, cette dernière est une enfant âgée de 12 ans alors que Humbert Humbert est professeur de littérature. Le lecteur découvre également que le professeur présente des troubles mentaux dont il parle à plusieurs reprises. Humbert Humbert semble conscient du fait qu'il soit dérangé psychologiquement.
Cette obsession que le protagoniste a pour Lolita est maladive et immorale. Cet homme ne veut pas que l'enfant soit seule ou fréquente d'autres personnes, surtout si ce sont des garçons.
"Nymphette" est le terme qu'emploie Humbert Humbert pour désigner les enfants ou pré-adolescentes qui attireraient les hommes d'un certain âge. Attention, il ne faut pas oublier que cette définition est modelée selon le regard d'un "nympholepte", d'un pédophile.
Pourquoi le narrateur a-t-il choisi le surnom "Lolita"? "Lolita" est un prénom dérivé de "Dolorès" et le terme latin "dolor" signifie "douleur". Le surnom "Lolita" serait synonyme de cette obsession maladive qui rongerait Humbert Humbert de l'intérieur.
L'aspect onirique est très présent dans le roman. On le découvre à travers les pilules que prend Humbert Humbert, l'alcool qu'il consomme et le long voyage qu'il entreprend en compagnie de Lolita. On dirait que le protagoniste vit constamment dans un rêve dérangeant, un délire qui lui est propre.
Le surnom du narrateur, "Humbert Humbert", est fascinant. En le prononçant, il résonne comme "Humpty Dumpty" qui est le prénom de l'oeuf que l'on retrouve dans une chanson pour enfants. Le surnom du narrateur est donc facile à prononcer et parait enfantin.
Dolorès Haze/Lolita (Dominique Swain) et Humbert Humbert (Jeremy Irons) dans l'adaption d'Adrian Lyne |
Ce livre ne comporte aucune scène sexuelle explicite. Cependant, il reste très perturbant car Humbert Humbert implique le lecteur et ce dernier se sent gêné car il souhaite garder ses distances et n'établir aucune familiarité avec le narrateur qui partage ses pensées et ses secrets repoussants et nauséabonds. A certains moments, le narrateur arrive à faire croire au lecteur que sa relation avec Lolita est normale, naturelle et très romantique. Mais il ne faut jamais oublier que les passages sont rédigés à travers le regard d'un pédophile, d'un homme dérangé qui se crée un scénario idyllique et passionnel dans sa tête. Nous n'avons qu'une représentation de Dolorès Haze: la Lolita d'Humbert Humbert. Lorsque ce dernier décrit les femmes de son âge ou la mère de Lolita, il le fait de façon péjorative et négative. Pourtant, cela ne signifie pas que ces dames ne sont pas belles ou séduisantes. Elles ne correspondent pas au goût tordu du narrateur. Si Lolita devait prendre la parole, son discours et son point de vue seraient totalement différents. Il faut donc faire attention, car le narrateur sait manier les mots. C'est normal, il est professeur de littérature.
Dolorès Haze/Lolita (Dominique Swain) dans l'adaptation d'Adrian Lyne |
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