"La Conquête de Plassans" d'Emile Zola
"La Conquête de Plassans" d'Emile Zola
PS: J'ai lu ce roman en format PDF que j'ai trouvé sur le site de la "Bibliothèque électronique du Québec".
Citation favorite (1): Ce grand silence frissonnant qui l'enveloppait, cette ombre religieuse des vitraux, la jetaient dans une sorte de rêverie vague et très douce. Elle commençait à aimer les hautes voûtes, la nudité solennelle des murs, des autels garnis de leurs housses, des chaises rangées régulièrement à la file. C'était, dès que la double porte rembourrée retombait mollement derrière elle, comme une sensation de repos suprême, d'oubli des tracasseries du monde, d'anéantissement de tout son être dans la paix de la terre. (Bibliothèque électronique du Québec; Page 206)
Citation favorite (2): Il y avait en elle une flamme intérieure qui brisait sa taille, lui bistrait la peau, lui meurtrissait les yeux. C'était comme un mal grandissant, un affolement de l'être entier, gagnant de proche en proche le cerveau et le coeur. Sa face se noyait d'extase, ses mains se tendaient avec des tremblements nerveux. Une toux sèche parfois la secouait de la tête aux pieds, sans qu'elle parût en sentir le déchirement. (Bibliothèque électronique du Québec; Page 396)
J'avais peur de terminer ce livre. Malgré le fait que je n'aie pas été capable de comprendre l'une des principales intrigues, je voulais que l'histoire continue car j'avais la boule au ventre. Je n'avais pas le courage d'arriver à la fin, une fin tragique et horrible.
Dans ce quatrième volume de la série des Rougon-Macquart, nous découvrons François Mouret et son épouse Marthe. Lui est le fils d'Ursule Macquart, et elle est la fille de Pierre Rougon. Ainsi, ces deux personnages sont cousins et ont pour même aïeule Adélaïde Fouque. Le couple vit paisiblement dans la petite ville de Plassans, lorsqu'un jour il héberge l'abbé Foujas et sa mère. Ce dernier est en fait un bonapartiste dont la mission et de reconquérir Plassans qui est dirigée par des légitimistes.
Au début, personne n'apprécie le père Foujas dont l'habit est vieux et délavé. Dans des réunions ou des salons, les gens l'évitent et le regardent tel un homme suspect auquel ils n'adressent presque pas la parole. De plus, le père Foujas est un homme mystérieux qui reste silencieux la plupart du temps, préférant ne pas parler de politique. Cependant, tout cela changera. Il lui suffira de changer d'habit pour qu'il soit apprécié des femmes et des différentes grandes familles vivant à Plassans.
J'ai trouvé ce livre très intéressant, même si je n'ai pas très bien compris comment l'abbé Foujas a influencé les élections, en s'adressant à d'autres hommes de religion et à des personnalités politiques. Dans ce roman, Zola traite de différents sujets: les apparences, la religion et la folie.
J'ai été marquée par un passage dans lequel Félicité Rougon explique à l'abbé que s'il prenait soin de son apparence, il pourrait conquérir les femmes. Et s'il conquiert les femmes, toute la ville de Plassans sera à lui: "Eh bien! croyez-moi, ne vous faites pas terrible, soyez aimable, plaisez aux femmes. Retenez bien ceci, plaisez aux femmes si vous voulez que Plassans soit à vous." (Bibliothèque électronique du Québec; Pages 143-144) Ainsi, dans le monde de la politique, il faut porter un masque et plaire à tout le monde afin d'être "accepté" par les autres. Ou pire, certains montrent un autre visage afin de s'infiltrer et d'acquérir des informations, provoquer des conflits ou imposer l'autorité d'un parti.
Tout au long de ma lecture, je n'arrêtais pas de comparer l'abbé Foujas à Tartuffe. Même si le but n'est pas vraiment le même, la religion a été utilisée de façon incorrecte dans le roman ainsi que dans la pièce de théâtre.En effet, nous retrouvons dans ce livre une double conquête. Non seulement l'abbé souhaite reprendre le pouvoir de la ville, mais il influence également les personnes qui l'entourent. Et sa première et plus grande victime a été Marthe Mouret. A travers ses bonnes actions et paroles, il a conquit le coeur et l'âme de plusieurs personnes.
La Conquête de Plassans est également une lente descente aux Enfers. J'ai beaucoup apprécié ce livre car j'ai retrouvé ce que j'adore le plus dans les oeuvres de Zola: le changement d'attitude des personnages qui, petit à petit, deviennent fous et perdent complètement la raison. Au début de mon article, je vous ai expliqué que François et Marthe ont pour même aïeule Adélaïde Fouque. Cette dernière est atteinte de folie et de névrosité. Le couple Mouret subira le même sort. Ainsi, nous retrouvons dans ce roman le thème de l'hérédité qui est l'un des plus importants de toute la série.
Au début, seul François Mouret parait un peu instable à cause de son trouble obsessionnel compulsif. Tout doit être en ordre chez lui. Il vérifie à plusieurs reprises la place de certains objets, garde presque toujours les mêmes habitudes, ne supporte pas la saleté et le désordre. Malheureusement, ce pauvre petit Mouret ne sera plus le maître chez lui. Plusieurs passages m'ont fendu le coeur. Mouret sera maltraité, rejeté dans une chambre vide et couverte de poussière, et accusé à tort. Le pire, c'est qu'il a accepté cette nouvelle condition, une vie de chien, insulté et moqué par toute la ville: "Mouret était assis au milieu de la pièce, devant la grande table vide, couverte d'une épaisse couche de poussière, sans un livre, sans un papier; il se renversait contre le dossier de sa chaise, les bras ballants, la tête blanche et fixe, le regard perdu. Il ne bougeait pas." (Bibliothèque électronique du Québec; Pages 446-447)
La folie de Marthe a pris une forme différente: le personnage s'est aveuglément plongée dans une extrême dévotion. Elle va tous les jours à l'Eglise et préfère y rester le plus longtemps possible alors que sa maison est sens dessus dessous. Alors que la pauvre dame pense qu'elle a trouvé la bonne voie et souhaite s'élever au ciel, c'est dans les abysses qu'elle plonge vraiment, délaissant ses trois enfants et son époux.
Normalement, un prêtre symbolise la sérénité et la paix. Mais dès son arrivée, l'abbé Foujas sèmera le désordre et le tourment dans la maison des Mouret. Je n'ai pas du tout aimé ce personnage, car il me rendait mal à l'aise. Son sang-froid et son calme absolu cachent la nature d'un homme qui déteste les femmes et qui peut se montrer très violent. Je ne compte même pas parler, ni de sa soeur, ni de son beau-frère, deux êtres horribles qui ne pensent qu'à remplir leurs poches et envahir la maison des Mouret. Le sourire déformé du beau-frère me hante toujours. Ah Zola et son incroyable talent! Il décrit tellement bien les choses que vous vous les représentez facilement dans votre esprit. Et des fois, l'image reste ancrée à vie dans votre tête.
Tout au long de ma lecture, je n'arrêtais pas de comparer l'abbé Foujas à Tartuffe. Même si le but n'est pas vraiment le même, la religion a été utilisée de façon incorrecte dans le roman ainsi que dans la pièce de théâtre.En effet, nous retrouvons dans ce livre une double conquête. Non seulement l'abbé souhaite reprendre le pouvoir de la ville, mais il influence également les personnes qui l'entourent. Et sa première et plus grande victime a été Marthe Mouret. A travers ses bonnes actions et paroles, il a conquit le coeur et l'âme de plusieurs personnes.
La Conquête de Plassans est également une lente descente aux Enfers. J'ai beaucoup apprécié ce livre car j'ai retrouvé ce que j'adore le plus dans les oeuvres de Zola: le changement d'attitude des personnages qui, petit à petit, deviennent fous et perdent complètement la raison. Au début de mon article, je vous ai expliqué que François et Marthe ont pour même aïeule Adélaïde Fouque. Cette dernière est atteinte de folie et de névrosité. Le couple Mouret subira le même sort. Ainsi, nous retrouvons dans ce roman le thème de l'hérédité qui est l'un des plus importants de toute la série.
Au début, seul François Mouret parait un peu instable à cause de son trouble obsessionnel compulsif. Tout doit être en ordre chez lui. Il vérifie à plusieurs reprises la place de certains objets, garde presque toujours les mêmes habitudes, ne supporte pas la saleté et le désordre. Malheureusement, ce pauvre petit Mouret ne sera plus le maître chez lui. Plusieurs passages m'ont fendu le coeur. Mouret sera maltraité, rejeté dans une chambre vide et couverte de poussière, et accusé à tort. Le pire, c'est qu'il a accepté cette nouvelle condition, une vie de chien, insulté et moqué par toute la ville: "Mouret était assis au milieu de la pièce, devant la grande table vide, couverte d'une épaisse couche de poussière, sans un livre, sans un papier; il se renversait contre le dossier de sa chaise, les bras ballants, la tête blanche et fixe, le regard perdu. Il ne bougeait pas." (Bibliothèque électronique du Québec; Pages 446-447)
La folie de Marthe a pris une forme différente: le personnage s'est aveuglément plongée dans une extrême dévotion. Elle va tous les jours à l'Eglise et préfère y rester le plus longtemps possible alors que sa maison est sens dessus dessous. Alors que la pauvre dame pense qu'elle a trouvé la bonne voie et souhaite s'élever au ciel, c'est dans les abysses qu'elle plonge vraiment, délaissant ses trois enfants et son époux.
Normalement, un prêtre symbolise la sérénité et la paix. Mais dès son arrivée, l'abbé Foujas sèmera le désordre et le tourment dans la maison des Mouret. Je n'ai pas du tout aimé ce personnage, car il me rendait mal à l'aise. Son sang-froid et son calme absolu cachent la nature d'un homme qui déteste les femmes et qui peut se montrer très violent. Je ne compte même pas parler, ni de sa soeur, ni de son beau-frère, deux êtres horribles qui ne pensent qu'à remplir leurs poches et envahir la maison des Mouret. Le sourire déformé du beau-frère me hante toujours. Ah Zola et son incroyable talent! Il décrit tellement bien les choses que vous vous les représentez facilement dans votre esprit. Et des fois, l'image reste ancrée à vie dans votre tête.
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